WChaque fois que les westerns gagnent en popularité, comme ils le font à la télévision depuis Pierre jaune est devenu un mégahit surprise en 2018, vous pouvez être certain que notre compréhension collective de l’identité américaine est en pleine évolution. Après des décennies de films moralement simplistes de cow-boys et d’Indiens qui renforçaient l’image intrépide d’une puissance mondiale montante, les westerns révisionnistes ont proliféré pendant la guerre du Vietnam, critiquant la violence de l’impérialisme blanc. Les réinventions récentes du genre se sont concentrées sur des préoccupations contemporaines telles que la portée excessive des entreprises et l’ensemble complexe de conflits internes qui surgissent inévitablement au sein des sociétés pluralistes et menacent de les détruire.
Américain primitifla série western la plus ambitieuse de Netflix à ce jour, est inhabituellement explicite dans son objectif d’explorer ce dernier thème, avec des résultats qui vont d’un observateur astucieux à un sentimentalisme discordant et discordant. Le décor est le territoire de l’Utah en 1857, où, alors que le Nord et le Sud se précipitent vers la guerre, différentes factions se battent pour le contrôle de la frontière. Il y a des montagnards, des chasseurs de primes, des soi-disant pionniers. Brigham Young (Kim Coates) dirige une milice de mormons dont la quête de liberté religieuse est devenue terriblement acharnée ; une armée américaine chargée de l’empêcher d’acquérir trop de pouvoir surveille chacun de ses mouvements. Les personnes ayant les plus anciennes et les meilleures revendications sur ces terres sont les communautés autochtones, notamment les Ute, les Paiute et les Shoshone, chacune d’entre elles ayant ses propres stratégies pour survivre à l’afflux de colonisateurs.
Dans ce creuset, Sara (Betty Gilpin) et son fils préadolescent, Devin (Preston Mota), en route depuis le Nord-Est et ayant besoin d’un guide pour la dernière étape dangereuse de leur voyage pour retrouver le mari de Sara. Lorsqu’ils rencontrent Isaac (Taylor Kitsch), l’homme quasi sauvage qui finira par les diriger, à Fort Bridger dans le Wyoming, il scandalise Sara avec sa nudité décontractée. Mais elle a des secrets qui augmentent son désespoir de recevoir son aide. Pour compléter leur famille retrouvée, Two Moons (Shawnee Pourier), une jeune Amérindienne fuyant une horrible maison. Ce qu’elle et Sara partagent, c’est cette qualité archétypale des héros occidentaux : la résilience. Fort Bridger, dirigé par son homonyme bourru mais bon cœur Jim Bridger (Shea Whigham), sert également de rampe de lancement pour une série de rencontres sombres et sanglantes entre la milice de Young, deux jeunes mariés mormons (Dane DeHaan et Saura Lightfoot-Leon), un guerrier Shoshone. Red Feather (Derek Hinkey) et un capitaine de l’armée de plus en plus blasé (Lucas Neff).
Il ne fait aucun doute que le discours de plus en plus histrionique Pierre jaune est le western le plus influent du moment, engendrant non seulement des préquelles comme 1883 et 1923mais aussi en créant un marché pour d’autres récits de patriarches robustes combattant de puissants étrangers pour sauver les ranchs de leurs familles sujettes au drame, du côté de Netflix. Territoire (Australien Pierre jaune) chez Amazon Plage extérieure (science-fiction Pierre jaune). Primitif a une sensibilité différente. Plus austère que savonneux, conforme au scénario du créateur Mark L. Smith pour Le revenantelle a l’aspect désaturé d’une photo sépia et nécessite un estomac solide pour le sang. Dans sa forme la plus incisive, l’émission aborde des thèmes similaires à ceux de la grande mini-série Amazon-BBC de 2022. Les Anglaisqui opposait la belligérance psychopathique de diverses cohortes du Far West à une vision idéaliste mais jamais naïve de la connexion interculturelle.
Le faux pas de Smith et du réalisateur Peter Berg est de mettre au premier plan l’histoire banale de Sara et Isaac, encore une autre femme juste qui fait fondre le cœur d’un homme froid et blessé. Même s’ils tuent quand il le faut, leur parti fonctionne comme une oasis de décence relative au milieu de la guerre de tous contre tout ce qui fait rage autour d’eux. À la fin de la saison de six épisodes, ce récit est tombé dans la mièvrerie, malgré les solides performances de Gilpin (qui a fait carrière en mélangeant courage et vulnérabilité) et Kitsch, un acteur toujours sous-estimé qui a éclaté dans le film de Berg. Lumières du vendredi soir. Alors que leur romance approche de sa conclusion prévisible, les personnages les plus intrigants qui peuplent PrimitifLa périphérie du pays – où un réseau d’allégeances, de compromis et de trahisons fait écho à notre état actuel de chaos sociopolitique – se fond dans un brouillard de poudre à canon.